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Ils ont écrit sur Jean-Jacques Ostier...

« Pendant cinq mois, du 1er janvier à fin mai 1994, Jean-Jacques Ostier a, chaque jour, réalisé une œuvre de petit format (10x15 cm). Comme un journal intérieur, ou un « exercice spirituel d’attention et de présence au temps » selon ses propres termes. Sur des morceaux de toile dorés à la feuille avec différents métaux (or, argent aluminium, cuivre), sorte de base aléatoire, il a ainsi consigné son regard au temps, extérieur (états du ciel, événements sociaux ou politiques) comme personnel (humeurs, ballades, sensations). A l'arrivée, les cent trente cinq petites toiles réalisées, extrêmement variées et riches, prennent l'allure d'un calendrier vivant d'un quotidien du sensible, d’ une cartographie mentale. Sur fond d'exigence et de jubilation. »
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Henri-François Debailleux, Libération, 1994
• "Notes sur le Temps", Galerie Climats, Paris

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« Un peintre philosophe, un contemplatif attentif, un spirituel de l'art, Jean-Jacques Ostier est un peu tout cela. Ses toiles, d'un grand raffinement technique, mêlent les superpositions de papiers translucides, les pigments broyés à la cire et les lumineuses déclinaisons de couleurs. On pourrait dire que ce jeune artiste, nourri d'images orientales, marche sur les pas d'un Mark Rothko, tant le passage du temps et la fuite des instants colorent sa démarche de peintre abstrait, sensible et sage. Son exposition a pour titre « Les portes du temps », il suffit de les franchir... »
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Laurent Boudier, Télérama,1995

• "Les Portes du Temps", Galerie Climats, Paris

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« Les menhirs de Carnac portent en eux la source d'une pensée, de par leur masse, de par leur signification, et pour le mythe que nous en faisons. Les phrases de Kenneth White et les gravures de Jean-Jacques Ostier sont proches de leurs rythmes intérieurs, si denses et si rocailleux. "Si ces rochers parlaient, ce serait dans une langue terriblement rauque."
Depuis 1988, Ostier examine la topographie du site de Kermario, et en a tiré photographies, dessins, sculptures et gravures. White, lui, fidèle à son image d'écrivain de l'espace, a inscrit ces dernières dans un cadre historique et quasi oriental, conférant ainsi à ces pierres (atlantiques) une légitimité spirituelle. Ce n'est pas tant la surface des menhirs qui intéresse Ostier, mais ce qui bouge à l'intérieur. Il nous propose des gravures à l'eau forte en noir et blanc (et même si l'encre est parfois teintée), qui deviennent véritablement des portraits. Notre regard frissonne au brouillard, puis plonge sous la matière, aidé par les mots courts et secs de White, et remonte le temps en s'interrogeant. Une question peut résumer ce cheminement : mais à quoi songe Le Penseur de Rodin ? »
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Sylvain Combescot, Art et Métiers du Livre, 1996

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« Le Singe qui permet à l'homme de s'inventer des origines, le singe des fables et des légendes, le singe égal du ciel en Orient : la pauvre bête, quand elle n'est pas affublée d'habits pittoresques, ou dressée pour le plaisir d'un maître imbu de lui-même, a été prise dans un réseau d'interprétations aussi serré, aussi redoutable que le filet aux mailles les plus réelles grâce auquel on la capture.
La littérature en témoigne, le cinéma s'en amuse et la peinture elle-même n'est pas en reste, mais tout le monde n'est pas Chardin, qui nous légua un singe antiquaire et même un singe peintre.
Par leur format et leur absence de décor, leur force et leur beauté tout simplement, les peintures de Jean-Jacques Ostier rendent à l'animal sa vérité nue. Sa dignité aussi, grâce à l'art retrouvé du portrait.
Qu'on puisse faire le portrait d'un animal, sans l'utiliser à des fins plus ou moins douteuses, c'est ce qui étonnera d'abord. Mais il est un autre sujet d'étonnement, plus durable on l'espère : qu'on puisse aujourd'hui encore contre vents et marées, nettoyer la peinture de ce qui l'encombre si souvent les artifices, les faux semblants, le maniérisme et les calculs mesquins, quand ce ne sont pas les provocations puériles. En un mot la poudre aux yeux qui empêche de voir. »
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Préface de Gérard Macé, Galerie Art’0, Aubervilliers, 1997

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« "Je ne suis pas un peintre animalier, c'est seulement une orientation de mon travail aujourd'hui" nous dit Jean-Jacques OSTIER qui expose au musée de Vernon une soixantaine d’œuvres pendant plusieurs mois.
C’est précisément le regard de cet artiste qui ne revendique pas son appartenance au groupe des Animaliers qui nous a semblé intéressant d'exposer dans un musée dont c'est une des spécialités.
Les animaux de JJ Ostier sont vivants et en bonne santé ; tous ceux de la ferme, de la campagne sont présents ; âne, chèvre, cochon, coq, poules, moutons, vache mais aussi escargot, souris.
Ils sont traités en tant qu'individus, dans des formats géants ou au contraire très petits, assemblés en triptyque. Pas de peinture à l'huile ou d'acrylique mais des techniques mélangeant de la cire, du vernis, des pigments sur des supports de papiers (des plus divers) contrecollés, froissés avant collage, sur des toiles tendues sur châssis... Les fonds sont tous recouverts de feuilles d'or ou de cuivre. L’objectif est d'isoler et de magnifier l'animal en le détachant de toute référence à son milieu ambiant, au paysage, etc... Pour l'artiste, ils sont presque représentés comme des saints.
Le travail de JJ Ostier va plus loin que la simple représentation de l'animal. En fait toute son œuvre est d'une rare et belle cohérence car c'est de l'univers de l'homme dont il est question. Ainsi l'animal apparaît-il logiquement après les œuvres sur les thèmes des menhirs, des météorites. C'est le regard de l'homme sur le monde mais à l'opposé de toute suggestion de nombrilisme. Bien au contraire, JJ Ostier est là pour nous
rappeler à l'humilité : il y a eu, la terre, l'eau, l'air, l'homme, les animaux ; nous sommes tous là pour cohabiter. Concernant les animaux de la ferme, c'est bien sûr pour nous obliger à nous souvenir que l'animal n'est pas seulement objet de consommation ou de tractation. Il faut le respecter. Aussi, le visiteur se sent-il de suite captivé par l'animal, l'autre, celui qui lui fait face. Il y a tout un travail sur le regard : la chèvre nous interpelle, l'âne naturellement craintif fuit notre regard. Pour ce faire, JJ Ostier joue sur les cadrages : les portraits sont décalés et jamais centrés pleine page. Ainsi l'animal semble sortir du tableau, aller à notre rencontre ou au contraire nous ignorer totalement comme ces deux moutons préoccupés uniquement de leur échange de regards respectif.
Les compositions de JJ Ostier ne laissent pas indifférent. Les œuvres sont celles d'un grand artiste qui sait très bien s'exprimer à la fois techniquement et intellectuellement. Son approche apporte un nouveau regard sur l'art animalier en ce début du 21è.s.
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• Sophie Fourny-Dargère, 2001​​

• "Jean-Jacques Ostier - Un jour à la campagne", Musée A.-G. Poulain, Vernon,

Ils ont inspiré Jean-Jacques Ostier...

LE LABYRINTHE DU TEMPS

« Qu’est cela que je sais quand personne ne me le demande, mais, si je veux l’expliquer à qui me le demande, je ne le sais pas ? » Saint Augustin, Confessions, livres XI et XII.

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TEMPS ET ALTERITE
Emmanuel Levinas, Le Temps et l’autre, PUF, Quadrige, 1985


LE TEMPS ET LA PHYSIQUE
Etienne Klein, Les Tactiques de Chronos, Flammarion, 2003


LA MALADIE DU TEMPS
Klibansky, Panofsky, Saxl, Saturne et la Mélancolie, Gallimard, 1989
Jean-Paul Sartre, La Nausée, Gallimard, 1938


ART ET TEMPS
Bernard Lamblin, Peinture et temps, MK, 1987
André Malraux, L’Intemporel, Gallimard, 1976
Jan Patocka, L’Art et le temps, Presses Pocket, 1992
Erwin Panofsky, La Perspective comme forme symbolique, Editions de Minuit, 1975


LE « HORS-TEMPS »
J. B. Pontalis, Ce temps qui ne passe pas, Folio, 2001
Gaston Bachelard, L’Intuition de l’instant, Denoël, 1985
Pierre Hadot, Le Voile d’Isis, Gallimard, 2004


LES PHILOSOPHIES DU TEMPS
Grèce : Pierre Vidal-Naquet
Israël : Abraham Herschel, Les Bâtisseurs du temps, Minuit, 1977
Chine : François Jullien, Du « temps », Grasset, 2001
Nicole Vandier-Nicolas, Esthétique et peinture de paysage en Chine, Klinksieck, 1982
ShiTao, Les Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère, Hermann, 1984


LABYRINTHES MINERAUX
Roger Caillois, L’Écriture des pierres, Flammarion, 1987


ET AUSSI
Marcel Brion, Les Labyrinthes du temps, José Corti, 1994
Henri Focillon, La Vie des formes, PUF, 1964
Carlo Ginzburd, A distance, Gallimard, 2001
René Daumal, Le Mont analogue, Gallimard, 1952
Franz Kafka, Préparatifs de noce à la campagne, Gallimard, 1985

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